Dans la perspective des JO de 2008, les autorités de Pékin annoncent la relaxation des restrictions imposées aux journalistes étrangers dans l'exercice de leur fonction sur le territoire chinois à compter du 1er janvier 2007.
Les 9 points de la nouvelle régulation prévoient notamment que les journalistes résidents et correspondants étrangers seront autorisés à se déplacer (y compris au Tibet) et à conduire des interviews sans autorisation gouvernementale préalable.
Cet assouplissement avait été promis par Pékin lors de sa candidature aux JO. le gouvernement respecte donc ainsi ses engagements à l'égard du CIO et de la communauté internationale.
Plusieurs questions se posent aujourd'hui :
- les chinois, qui en avaient perdu le réflexe, accepteront-ils facilement d'être interrogés sans intermédiaire ?
- cette tolérance survivra t elle aux JO ?
La seconde questions a déjà fait l'objet d'un début de réponse : un représentant des autorités a estimé que les nouvelles régulations pourraient être prolongées après les JO même si officiellement le texte est entré en vigueur pour une durée limitée : du 1er janvier 2007 au 17 octobre 2008. L'officiel a ajouté (en précisant qu'il s'exprimait de manière personnelle) qu'il "n'y aurait pas de raison de revenir sur ces règles si elles s'avèrent bénéfiques pour le développement des échanges entre la Chien et la presse internationale. Les JO nous ont fourni une bonne occasion d'ajuster notre réglementation ! ".
Selon les chiffres officiels, la Chine accueillerait actuellement 606 journalistes résidents représentants 319 organisations et 49 pays. De 3 000 à 5 000 journalistes supplémentaires visitent chaque année le pays.
Cet assouplissement s'applique également aux journalistes de HK, Macau et Taiwan, établis ou en mission en Chine.
Premier effet pratique de la nouvelle régulation : les journalistes étrangers ont été autorisés pour la première fois depuis 1998 à rencontrer et interroger Bao Tong, leader politique arrêté en 1989.
Autres résultats pratiques :
- contrairement aux autres années, les correspondants étrangers ont effectué leur premier reportage de 2007 en dehors des villes de Pékin et Shanghai
- les médias américains renforcent leurs équipes : la chaîne américaine NBC a renvoyé un correspondant à Pékin, l'agence de presse AP envisage de recruter un ou plusieurs correspondanst locaux et le New York Times compte faire passer son bureau chinois de 3 à 5 journalistes
- un journaliste de Reuters, présent en Chine depuis 10 ans, a enfin interrogé lundi 1er janvier un chinois, pour lequel il avait demandé l'autorisation d'interview en 2004, sans avoir jamais reçu le feu vert.
Sources : China Daily (22 déc 2006), BBC, Xinhua (28 déc 2006), Xinhua (2 janv 2007)
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